L’équitation : un sport à part entière ?

21 Mai, 2023

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Quiconque a déjà monté à cheval sait que l’équitation est une activité complexe qui nécessite une combinaison de compétences physiques et mentales. La question demeure toutefois : est-ce que l’équitation peut être considérée comme un sport ? Pour y répondre, il faut d’abord comprendre ce qui définit un « sport ». Le sport, selon la définition traditionnelle, est une activité compétitive qui nécessite habileté, entraînement et force physique, un peu comme pour les sports de combat. À partir de cette définition, il est évident que l’équitation entre dans cette catégorie. Allons plus loin dans notre analyse.

L’équitation comme discipline sportive

La démonstration en trois points :

Premièrement, l’équitation requiert un haut niveau d’habileté. Monter à cheval ne consiste pas simplement à se tenir assis pendant que le cheval fait tout le travail. Au contraire, les cavaliers doivent apprendre à communiquer avec leur monture à travers des signaux subtiles, souvent indétectables pour les non-initiés.

Deuxièmement, l’équitation demande un entraînement régulier et rigoureux, aussi bien pour le cavalier que pour le cheval. Les compétitions d’équitation, comme le dressage, le saut d’obstacles, l’endurance, ou le concours complet, nécessitent une préparation intense et une excellente condition physique. Il n’est pas rare que les cavaliers et leurs chevaux s’entraînent plusieurs heures par jour pour atteindre leurs objectifs.

Troisièmement, l’équitation sollicite énormément le corps. Le simple fait de maintenir une bonne posture à cheval sollicite de nombreux muscles, du cou jusqu’aux pieds. Le contrôle du cheval lors des mouvements plus dynamiques, comme le galop ou le saut d’obstacles, demande encore plus de force et d’endurance.

l'entrainement du cavalier et du cheval

L’entrainement du cavalier et du cheval

Un sport de l’esprit

Au-delà de la dimension physique indéniable de l’équitation, celle-ci se caractérise également par sa nature intrinsèquement mentale. Les aspects psychologiques de ce sport sont multiples et variés, mettant l’accent sur des compétences et des traits de caractère essentiels pour le cavalier.

Tout d’abord, la gestion du stress se révèle être un élément clé de l’équitation. Comme dans n’importe quel autre sport, la pression de la compétition peut être élevée. Pour les cavaliers, maîtriser cette pression, non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour leurs montures souvent sensibles aux émotions de leur cavalier, devient un élément crucial pour exceller dans ce sport.

De plus, l’équitation exige une vigilance constante à l’environnement. Que ce soit dans une carrière d’entraînement ou sur un parcours de cross en pleine nature, chaque changement, aussi infime soit-il, peut avoir un impact sur la performance du binôme cavalier-cheval. Ainsi, une attention constante à l’environnement est nécessaire pour anticiper les réactions du cheval et adapter sa conduite en conséquence.

La planification des parcours représente un autre aspect mental important de l’équitation. Dans des disciplines comme le saut d’obstacles ou le cross, le cavalier doit visualiser le parcours à l’avance, mémoriser l’ordre des obstacles, et prévoir la meilleure trajectoire et le bon rythme pour chaque portion du parcours. Cela demande une capacité de visualisation et de mémorisation bien développée. La confiance en soi et en son cheval est sans doute l’un des aspects les plus cruciaux de l’équitation. Le lien entre le cavalier et le cheval est un partenariat fondé sur la confiance mutuelle. Le cavalier doit croire en ses propres compétences, mais aussi faire confiance à son cheval pour répondre correctement à ses indications. Cette relation de confiance ne se construit pas du jour au lendemain, elle nécessite du temps, de la patience et une communication efficace.

De même, l’équitation nécessite une concentration intense et la capacité à prendre des décisions en une fraction de seconde. Que ce soit pour réagir à un mouvement inattendu du cheval, pour ajuster la trajectoire en approche d’un obstacle, ou pour gérer une situation imprévue lors d’une compétition, le cavalier doit être capable de penser rapidement et de prendre des décisions éclairées.

saut d'obstacles

Le saut d’obstacles

Un sport de partenariat

Une particularité exceptionnelle de l’équitation, qui la différencie nettement de la majorité des autres disciplines sportives, réside dans la connexion profonde qui s’établit entre le cavalier et le cheval. Le cheval n’est pas simplement considéré comme un instrument ou un équipement que le cavalier manipule pour concourir. Au contraire, c’est un être vivant à part entière, avec ses propres sentiments, ses propres réactions et une personnalité unique qui lui est propre.

Ce partenaire équin n’est pas une machine sans âme, mais un compagnon doté d’une sensibilité, capable de ressentir une gamme d’émotions tout aussi large que celles de l’humain. Il peut exprimer la joie, la peur, la curiosité, la nervosité et bien d’autres sentiments. Cette dimension émotionnelle ajoute une couche de complexité à la pratique de l’équitation, transformant cette dernière en un véritable exercice d’empathie et de compréhension mutuelle.

De plus, tout comme les humains, chaque cheval a ses propres réactions et comportements face à différentes situations. Un même obstacle, une même manœuvre, une même piste peut être perçue différemment par différents chevaux. Le cavalier doit donc apprendre à comprendre et à anticiper ces réactions pour travailler en harmonie avec son cheval.

En outre, chaque cheval a une personnalité unique qui doit être respectée et prise en compte. Certains chevaux sont audacieux et aventureux, d’autres sont prudents et réservés. Certains sont très sociables, d’autres sont plus indépendants. L’équitation n’est pas une simple question d’adaptation à un ensemble de caractéristiques physiques, comme on pourrait le faire avec un vélo ou une paire de skis. Il s’agit plutôt d’établir une relation avec un individu unique et complexe.

La clé du succès en équitation dépend en grande partie de la capacité du cavalier à comprendre et à travailler de concert avec son cheval. Il ne s’agit pas simplement de maîtriser des compétences techniques, mais également de développer une relation de confiance et de respect mutuel. Cette collaboration entre le cavalier et son cheval donne à l’équitation une dimension singulière qui la distingue nettement des autres sports.

En guise de petite conclusion

Alors, l’équitation est-elle un sport ? En se basant sur les critères qui définissent traditionnellement un sport, la réponse est un oui indéniable. L’équitation nécessite habileté, entraînement et force physique. De plus, elle demande une grande concentration mentale et un partenariat unique avec un autre être vivant.

R.C.